Larve de cétoine mystère

Bonjour,

Voici une larve de Cetoniinae que j'ai trouvé en forêt de Marly, le 10 avril, en compagnie d'Axel (Inachis).
Elle était dans un gros morceaux de hêtre en décomposition.

Je l'ai gardée pour tenter de l'élever comme j'ai déjà fais auparavant. Je l'ai mis dans un gros bocal contenant le terreau ( sciure de bois pourri ), dans lequel je l'ai trouvé. Je réapprovisionne régulièrement en feuilles de chêne mortes et broyées.

J'ai regardé le raster et j'ai compté des lignes de 11 à 12 "épines" de chaque côté.

Vu sa taille ( au moins 30mm), je ne pense pas que ces soit Cetonia aurata.
Je me suis dit que cela pouvait être Protaetia cuprea ou plus intéressant Protaetia fieberi, bio-indicateur forestier rarement cité de ce coin de l'Ile-de-France.
Pierre Tauzin, si tu passes par là






F.- Yvelines (78)
L'Etang-la-Ville O - Forêt de Marly
10-IV-2016

Il y en avais qu'une ? Belle larve

Pierre

C'est la seule larve avec si peu d'épines. Mais il y avait pas loin des larves plus petites qui avaient deux rangées d'une vingtaine d'épines (Cetonia ?).

Je rajoute un gros plan des épines de la même larve quand on l'avait trouvé :

Superbe photo comme d'hab' !
Là on en compte une bonne dizaine de chaque côté ( bien que le côté droit semble plus garni ).

Merci Alekesi92 et inachis ax pour ces superbes clichés.
J'attache un cliché du raster de Cetonia aurata pour comparaison. A priori ce n'est pas cela.



Je vais rechercher mes notes et les clés de détermination (d'ici la fin du week-end) , pour essayer de déterminer ton bestiau.

Ce n'est pas non plus Protaetia (Cetonischema) speciossissima ....

Pj le raster d'une larve L3

Les diffèrences entre les larves L3 de P.cuprea et de P.metallica, les deux bien poilues, sont minimes, et seuls les poils grêles les plus longs de couleur orange-roux individualisent les larves de P. metallica de  celles de P. cuprea bourgini (poils grêles longs plus  jaunâtres).  L’examen de l’allure du raster ne nous a pas permis d’établir  de critère distinctif car le nombre d’épines  est particulièrement variable au sein des larves L3 de chaque espèce (de 11 à 19 par rangées !).
E. Rössner a précisé dans son excellent travail de 2010, une caractéristique importante pour le  diagnostic différentiel, grâce à l’allure des poils du raster et mentionne. « Les larves de P. metallica  auraient  les rangées de poils  à peu près symétrique  et pas approchées dans le milieu,  une forme du raster presque ovale, et avec de 14 à 16 poils par rangée ». L’auteur indique toutefois que  « le nombre de poils  selon nos propres études, a  une marge de variation légèrement plus grande. »
voir son schéma :


Raster de larves de P. metallica  (rangée du haut, de Mecklembourg) et P. bourgini (rangée du bas, de Mayence, en Rhénanie-Palatinat).  Extrait de Rössner (2010: page 150, figure 3).

la larve de Potosia fieberi peut se reconnaître des larves d’autres Cetoniini grâce aux spinules du raster dispersées en 2 rangs parallèles puis divergents vers l’arrière, avec 26 spinules sur chaque rangée et les spinules étroites et longues bien rétrécies de la base vers l’apex. il y a en plus vers l’avant 2 autres spinules irrégulièrement disposés

Je retrouve cette planche établie par Panin dans le cadre de sa faune de Roumanie, et qui a déjà été utilisée dans un autre forum.




Malheureusement ces dessins du raster ne sont pas généralisables.

nb: Seule certitude .......les larves d'Osmoderma n'ont pas de raster.....

Merci pour tes précieuses infos Pierre. D'après ce que tu dis, c'est peut-être tout simplement P. cuprea bourgini.
P. fieberi aurait bien plus de spinules que ma larve.

Oui ca pourrait être bourgini, surtout sachant qu'on est en IDF donc pas de metallica ou autre exotique

Merci pour les schémas, très intéressant.
Effectivement ça semble correspondre à P. cuprea bourgini, qui est assez variable. Les autres larves présentes dans le même tronc, que j'ai prises en photo (mais pas postées) se rapprochent plus de C. aurata.

Me revoilà pour le dénouement de ce feuilleton. Je suis allé faire un tour chez moi à Evreux où j'avais laissé la larve dans son terreau et là, surprise, la coque étant contre la paroi du bocal, on voyait la cétoine à travers.

Qui est cette splendide bête qui a terminé sa chromatogénèse














On voit bien les deux caractères principaux qui permettent de la reconnaître surtout sur l'avant dernière photo.
Elle est donc présente en forêt de Marly. Comme quoi ce n'est pas si dur l'élevage de larve de Cetoniidae

Effectivement, pas de doute ! C'est, par chez moi, l'une des cétoines les plus abondantes

Bel élevage!

Merci pour tes beaux clichés Alexis ..
J'attache une nouvelle fois l'intéressante planche comparative entre Cuprea bourgini et fieberi établie par Ph. De MIRE , planche qui est bien utile pour différencier les 2 bestiaux....