[Osmoderma eremita] Une belle de Campania, Valle delle Ferriere

Une surprise agréable lors de mon récent séjour treck en Italie, région de Campagnie.
La belle (cf cliché pj) ….bien précose  et toute fraiche (1 juin 2017)…et  qui était sur un morceau de tronc souche de Quercus sp. , éventré probablement par des sangliers, a été surprise en pleine matinée dans la superbe Valle delle Ferriere, entre Agerola et Amalfi, lors d’une ballade à pieds.

Toute la poche de terreau dans l’arbre avait été aussi répandue au sol à proximité et les larves résiduelles y étaient nombreuses (cf cliché). Leur élevage devrait me permettre de préciser l’identité du taxon (O. eremita ou O. christinae ?).

A noter que les bois traversés dans cette région magnifique mais d’accés difficile car très pentée, pullulaient de bestioles diverses sur les inflorescences nombreuses  (Cistus salvifolius, Cistus incanus, Sambucus nigra, Heracleum pyrenaicum, Heracleum sphondylium, Ferula communis), car il faisait très chaud depuis plusieurs jours.
J’ai même vu pas mal des Lucanidae du genre Dorcus mais à bien grosses mandibules (D. parallelipipedus ?)

Le cliché oublié des larves ....

Bonsoir Pierre. Belle trouvaille !!.
Dommage pour les lucanides j'y aurais bien jeté un œil.
Peut-être musimon.
Il est fort intéressant d'avoir des D. Parallelipipedus de divers pays et îles car ils y certainement des ssp.

Limite glauque la seconde image manquerais qu'un cadavre soit en dessous.

Pourquoi pas plutôt O. italicum ?

Belle trouvaille !!!!!

Dans ce secteur je pense plutôt à O. italicum ou peut être O. eremita ce qui serais une jolie surprise si bas ..  O. cristinae est endémique de Sicile .

En tout cas ça vaut la peine de creuser ...

Sylvain78 a écrit:

Limite glauque la seconde image manquerais qu'un cadavre soit en dessous.

Sylvain en fait j'ai du regrouper toutes les larves (la plupart L3) dans un sac plastique , afin de pouvoir les ramener
avec un peu de terreau et des morceaux de bois dans mon sac à dos.
Elles allaient mourir à brève échéance car sorties de leur poche de terreau.

D'après le guide,  les sangliers du coin seraient friands de larves diverses ainsi que de vers de terre, et défoncent
systématiquement les souches dès qu'il sentent qu'il y a un locataire ......et remuent la terre dans cette région magnifique
largement exploitée pour le bois de châtaigniers.

Illustration du type d'exploitation de jeunes châtaigniers

Le châtaigner est un bois très solide aussi.

Je me souviens avoir bricolé un manche de bêche après que ma mère l'avait encore cassé avec un jeune arbre il tiens toujours après 5 ans

En plus de l'exploitation de jeunes châtaigniers, Il y a dans le coin des ruines d'anciennes usines à fabrication de papier (papier de qualité spécial réservé aux éditions de luxe), mais qui ont été abandonnées dans les années 1950, et avec à proximité de ces ruines, beaucoup de dépôts ligneux au sol (matière première des usines) et aussi de biens vieux chênes....Voir un instantané:

La belle est en fait un mâle de Osmoderma eremita Scopoli

Bonjour Pierre, comme quoi les clichés sont trompeurs.
Sur la photo, j'aurais tout misé sur une femelle. Ceci étant, la trouvaille n'en demeure pas moins sympathique.

Salut Jean Paul.
J'ai pourtant attendu qu'elle ponde dans un vivarium dans ma cave...mais sans succès.
Elle (enfin il....) est mort tout seul.
J'ai déjà vérifié (voir mon papier des années 1994) que les imagos mâles ne vivaient pas longtemps

Par contre les larves commencent déjà à se nymphoser...


Question Italicum, j'attache ce qu'à écrit l'excellent professeur Audisio (2009):

"Within the O. eremita s.l. clade, the taxonomic rank to be attributed to O. italicum (southern Italy) and to O. cristinae (northern Sicily) is still questionable, both taxa probably being at the border line between recently separated allopatric species and semi-species. However, at least for the geographically (Fig. 2) and morphologically more isolated O. cristinae from Sicily, its specific rank appears to be sufficiently supported also by our molecular data."

On rappelle que l'arbre de distances génétiques (algorithme de Neighbor Joining, généré par MEGA 6.06 à partir de séquences de COI obtenues dans BOLD) illustre la distance génétique qui sépare les espèces.  Une différence de 2,8 % a été fixée par l'équipe BOLD comme indicateur spécifique.
Osmoderma italicum en tant qu'espèce, est bien une chimère.

Je l'avais signalé en 1995 avec des spécimens intermédiaires entre O. eremita eremita Scopoli et O. eremita meridionale Tauzin 1994 (=cristinae Sparacio 1994). Je me suis fait coiffer suite à un retard de publication que j'avais envoyé à la revue l'entomologiste début 1993.
Cela a trainé je ne sais pour qu'elle raison et de plus ma pub a été coupée en 2.

Ayant eu la bête entre les mains, je suis surpris que tu n'es pas vu au premier coup d'oeil que c'était un mâle.
A l'avenir fait attention à tes arrières
Pour être sérieux, il est vrai que c'est une bestiole qui a une durée de vie relativement courte c'est aussi le cas pour certaine femelle.
Merci pour ton complément d'infos.

C'est plus complexe que cela Jean Paul car il y avait dans les débris plusieurs imagos , que j'ai ramassé sans les voir en fait car en coques. J'avais ramassé plusieurs litres de débris et ai tout vidé dans un terrarium dans ma cave sans trier.
J'ai retrouvé la femelle !! vivante !

Bizarre car sur les pages d'andré lequet il dis avoir conservé les imagos près de 4 mois

C'est maintenant une femelle en plus du mâle dont j'ai parlé, qui est passée de l'autre côté.
Je l'ai trouvé morte mardi dernier à la surface du terrarium.

J'ai toutefois pas voulu toucher au terrarium où j'ai entreposé les larves italiennes et le terreau+bois ramené.

Je ferai des clichés du matériel et Sylvain78 lors de son passage chez moi , a vu les 2 premiers imagos
en séchage et aussi mes terrariums.
Concernant le point de nomenclature évoqué avec Osmoderma eremia meridionale Tauzin, 1994 et Osmoderma christinae Sparacio, 1994, cette histoire m'a longtemps perturbé ainsi que le rôle ambigu de la revue l'entomologiste.

Je retrouve un échange avec Philippe Antoine en date de mars 2006, qui me demandait mon avis sur O. christinae, dont j'attache une copie jpg pour l'information des forumeurs:

Un premier résultat, avec de beaux spécimens de Osmoderma eremita ssp. italicum
Beaucoup d'autres larves ne se sont pas encore "nymphosées" .

A-t-on des infos sur Osmoderma eremita dans le Péloponnèse ?

J'ai trouvé des traces irréfutables près de Diakopto.

Personnellement je ne connais pas de localités dans le Péloponnèse, malgré des recherches actives pendant plusieurs années dans les années 2000.

Le critère de présence pour Osmoderma dans un biotope et que j'ai vérifié en Turquie....
l'hygrométrie...
En dessous de 500 mm de pluie par an , elle est absente ne pouvant se développer.
C'est l'isohyète 500-1300 mm qui est le meilleur et c'est là que j'ai trouvé Osmoderma en Turquie dans des stations très ponctuelles.

J'ai vu une souche creuse remplie de crotte.

Mais l'arbre avait été évacué.

J'avais attaché dans ce post..... une copie d'un courriel que j'avais échangé avec mon collègue et ami Philippe Antoine, ancien professeur de Mathématiques à la Faculté de Lille, et spécialiste international incontesté des Coléoptères Cetoniinae.
Je viens d'apprendre sa mort ... c'est une lourde perte pour l'entomologie.
Il laisse un travail exceptionnel qui a fait grandement avancer les connaissances sur les Cétoines.

Suite à un travail en cours et commun sur les espèces de Eucetonia que nous avions engagé en 2014, il m'avait informé il y a 2 ans dans un de ses messages, qu'il avait des problèmes de santé.

C'est effectivement un grand spécialiste qui nous quitte !

Bien triste nouvelle.